L'agglomération principale se développa naturellement à proximité des premiers entonnoirs creusés, ceux de Sidi Mestour, dit-on, prés de l'actuelle El Oued.
Son nom, à moins qu'il ne désigne quelque rivière fossile, apparaît comme une dérision dans ce pays sans eau de surface.
C'est une cité toute blanche, aux maisons basses, sans étage pour la plupart. dominée par plusieurs tours.
Le minaret de la mosquée Sidi Salem (au nord du marché) ou les terrasses du Grand Hôtel du Souf, par exemple, offrent l'occasion d'embrasser l'agglomération dans son ensemble et de la situer dans son horizon de sable.
On comprend alors l'expression de «ville aux mille coupoles» lancée par Isabelle Eberhardt, cette jeune exploratrice, romancière. philosophe, juive convertie à l'islam, dont une partie des aventures se déroula dans le Souf, vers 1898-1900.
Visiter la ville est vite fait. Deux larges avenues se coupant à angle droit encadrent les quartiers les plus anciens. Les hôtels, les services, l'artisanat. le musée se situent sur ces voies ou à leurs abords. Mais l'on se plait à flâner dans les rues de sable où le soleil frappe durement les murs éblouissants, laissant de grands pans d'ombre délimités par l'arête vive des toits ou la voussure des arcades.
Chaque matin, plus spécialement le vendredi, l'activité se concentre sur la place du marché encombrée de boutiques et que dominent les pinacles, les tours et les dômes de plusieurs mosquées.
En fouinant quelque peu parmi les éventaires, on peut trouver des pièces intéressantes : tapis, couvertures, nattes, ou encore des objets insolites, tels ces «affanes» aperçus au musée et qui sont toujours en usage. Il s'agit de chaussons dont la semelle large facilite la marche dans le sable. Le tissage épais et très serré, de laine et de poil de chameau, assure la stabilité sur le sol mouvant et isole le pied des 60° C de l'été et des – 5°C de l'hiver.
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